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dimanche 26 juin 2011

Les trois racismes

Le racisme est devenu une préoccupation centrale devant l'ampleur et la vitesse des migrations. La montée des extrêmes-droites européennes en est un signe suffisant.


Or, la question du racisme semble plus obscure que jamais, en raison d'une volonté d'en cacher les racines et surtout de ne fâcher personne en mettant tous les racismes dans le même sac, dans une totale confusion: puisque tous les hommes sont pareils, n'est-ce pas, tous les racismes sont pareils !


Pourtant, je propose de distinguer trois racismes, quitte à me faire accuser de racisme puisque j'introduis là une distinction, voire, horresco referens, une hiérarchie.


Mettons d'abord de côté le racisme anti-juif, le plus ancien, le plus universel, qui touche même des contrées reculées qui n'ont jamais vu de Juifs. Ce racisme pathologique relève d'une psychanalyse de l'inconscient collectif de l'humanité de par son caractère endémique exceptionnel.


Vient ensuite le racisme primaire et ordinaire, que connaissent toutes les époques et toutes les sociétés. C'est le racisme de l'ignorance et de l'intolérance, des préjugés et de la crainte des différences. C'est le racisme des blancs à l'encontre des arabes, celui des arabes à l'encontre des Noirs, celui des Noirs à l'encontre des Juifs, celui des Chinois à l'encontre des Occidentaux, et vice-versa, celui des Russes à l'encontre des Caucasiens, etc. La liste en est infinie qui fait qu'on est toujours le raciste de quelqu'un, comme une sorte de fatalité des communautés humaines.


Enfin, je distinguerai une troisième forme de racisme, plus conjoncturelle et variable. C'est le racisme né de vastes et rapides mouvements de populations, sans véritable intégration économique et culturelle. C'est la situation actuelle de l'Europe où des pays traditionnellement tolérants, comme les Pays-Bas ou la Scandinavie, basculent dans un rejet de l'immigration musulmane. C'est que le déclin économique de l'Europe cantonne de plus en plus d'immigrés dans la précarité et le chômage. Mais c'est aussi parce nous avons affaire à des différences culturelles, venant des couches les plus pauvres du Mali, du Maroc ou de Turquie, qui sont à des années-lumière de celle des pays d'accueil, et où l'intégration linguistique,  scolaire ou résidentielle, trouve vite ses limites.


Commençons par distinguer ces trois formes de racisme pour aborder plus clairement l'analyse de leurs causes et de leurs remèdes.



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