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mardi 3 avril 2012

La solitude des Juifs de France


La France officielle a été admirable devant le crime antisémite de Toulouse, arrière-pensées ou pas: minute de silence, campagne électorale suspendue, condamnation unanime, émotion manifeste. La France d'en haut a pris la mesure de la gravité de l'événement.

Le contraste est flagrant avec le silence assourdissant de la France d'en bas: dans les cantines, le métro, les machines à café, la vie continue comme si de rien n'était. On plaisante, on bavarde sur des broutilles, on commente le beau temps. Les plus audacieux ironisent sur le « mauvais coup » que Sarkozy a trouvé pour se faire réélire

Pas un mot de compassion, mais le silence et l'esquive. A qui veut évoquer le drame on réplique froidement: "C'est un fou, un accident. Il y en a toujours eu, pas besoin d'en faire un drame." Sous-entendu : ces Juifs, toujours à faire leur intéressant.

La bruyante couverture officielle couvre mal ce silence du pays profond qui ne dit rien, mais n'en pense pas moins: "Qu'ils nous foutent la paix, ces Juifs et ces Arabes, comme si on n'en avait pas assez avec nos problèmes. Et puis, on ne va pas se laisser gâcher le printemps !"

Une semaine après, France d'en haut et France d'en bas se réconcilient: "il faut tourner la page !", entend-on de partout. La campagne électorale reprend, plus ennuyeuse que jamais, plus que jamais coupée du malaise profond refoulé sous le tapis, tel un honteux secret de famille.

Le malaise est tel qu'on ne juge même plus utile de manifester. Pour dire "plus jamais ça" ? Plus personne n'y croit, tant la violence s'est banalisée dans l'indifférence et la dénégation.

lundi 2 avril 2012

Ils auront Sarkozy et Le Pen

Ils ne veulent ni Sarkozy ni Le Pen. Ils auront l'un et l'autre.

La gauche la plus bête du monde a diabolisé le Front National pour mieux diviser et affaiblir la droite. Coup machiavélique de Mitterrand.

Cela ne suffisait pas à ses épigones. Il leur fallait diaboliser aussi Sarkozy, sans voir qu'il était le seul rempart à l'ascension irrésistible du FN.

Ayant ainsi affaibli la droite républicaine par une haine anti-sarkozyste primaire, il ne lui laisse d'autre choix que de s'allier à un FN devenu présentable.

Cela se fera dans un an, deux ans, mais cela se fera, localement d'abord, puis au niveau national.
Cela s'est déjà vu en Italie et ailleurs.

Marine Le Pen l'a rêvé. La gauche des brillants intellectuels français le lui offre sur un plateau.