Le racisme est devenu une préoccupation centrale devant l'ampleur et la vitesse des migrations. La montée des extrêmes-droites européennes en est un signe suffisant.
Or, la question du racisme semble plus obscure que jamais, en raison d'une volonté d'en cacher les racines et surtout de ne fâcher personne en mettant tous les racismes dans le même sac, dans une totale confusion: puisque tous les hommes sont pareils, n'est-ce pas, tous les racismes sont pareils !
Pourtant, je propose de distinguer trois racismes, quitte à me faire accuser de racisme puisque j'introduis là une distinction, voire, horresco referens, une hiérarchie.
Mettons d'abord de côté le racisme anti-juif, le plus ancien, le plus universel, qui touche même des contrées reculées qui n'ont jamais vu de Juifs. Ce racisme pathologique relève d'une psychanalyse de l'inconscient collectif de l'humanité de par son caractère endémique exceptionnel.
Vient ensuite le racisme primaire et ordinaire, que connaissent toutes les époques et toutes les sociétés. C'est le racisme de l'ignorance et de l'intolérance, des préjugés et de la crainte des différences. C'est le racisme des blancs à l'encontre des arabes, celui des arabes à l'encontre des Noirs, celui des Noirs à l'encontre des Juifs, celui des Chinois à l'encontre des Occidentaux, et vice-versa, celui des Russes à l'encontre des Caucasiens, etc. La liste en est infinie qui fait qu'on est toujours le raciste de quelqu'un, comme une sorte de fatalité des communautés humaines.
Enfin, je distinguerai une troisième forme de racisme, plus conjoncturelle et variable. C'est le racisme né de vastes et rapides mouvements de populations, sans véritable intégration économique et culturelle. C'est la situation actuelle de l'Europe où des pays traditionnellement tolérants, comme les Pays-Bas ou la Scandinavie, basculent dans un rejet de l'immigration musulmane. C'est que le déclin économique de l'Europe cantonne de plus en plus d'immigrés dans la précarité et le chômage. Mais c'est aussi parce nous avons affaire à des différences culturelles, venant des couches les plus pauvres du Mali, du Maroc ou de Turquie, qui sont à des années-lumière de celle des pays d'accueil, et où l'intégration linguistique, scolaire ou résidentielle, trouve vite ses limites.
Commençons par distinguer ces trois formes de racisme pour aborder plus clairement l'analyse de leurs causes et de leurs remèdes.
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dimanche 26 juin 2011
mardi 14 juin 2011
le concombre masqué
Le concombre masqué était un célèbre personnage de BD, un peu oublié aujourd'hui.
L'actualité vient de le remettre au premier plan.
L'actualité vient de le remettre au premier plan.
Le concombre espagnol d'abord accusé d'être porteur de la bactérie tueuse en Allemagne, semble maintenant innocenté. Mais, bon, un concombre cela reste tout de même un peu louche, n'est-ce pas ?
Le concombre se doit d'avancer masqué, comme tout un chacun d'ailleurs. Entre présomption d'innocence, soupçon de diffamation, atteinte à la vie privée, colportage de rumeurs, chacun doit prendre soin de sortir couvert.
Luc Ferry aurait été bien inspiré d'imiter le célèbre concombre, et le non moins célèbre philosophe dont la devise était larvatus prodeo (J'avance masqué)
Depuis l'époque de Descartes, hélas, les choses m'ont pas tellement changé dans notre hexagone.
Nous revoilà au joli temps des bals masqués, des faux-culs, des déguisements et des pseudos.
Faudra-t-il que même les corbeaux s'avancent masqués ?
lundi 13 juin 2011
Voitures, vélos, piétons...Guerre ou paix ?
Pour se faire un jugement sur les usages d'une société, il suffit d'observer un passage piétonnier ou des feux de circulation.
Ici, les piétons attendent le feu rouge pour traverser, même si aucune auto n'est en vue. Ici, les voitures s'arrêtent pour laisser passer un piéton.
Là, les voitures foncent, à l'orange rougissant, frôlant d'imprudents piétons. Là, les piétons s'engagent un peu partout sur la chaussée, sans même regarder, selon le trajet personnel qui les arrange. Là, les vélos et même les scooters sillonnent les trottoirs et les passages piétonniers, slalomant entre petits vieux, jeunes enfants et poussettes poussives.
Sans aller plus loin, vous aurez deviné les pays.
Dans les premiers, le droit et la loi sont respectés au bénéfice des plus faibles. Le respect de l'autre n'est pas un vain mot, et les règles communes améliorent vraiment la coexistence dans les grandes villes où l'on circule en toute sécurité.
Dans les autres, c'est la loi du plus fort qui règne sur la jungle urbaine: les voitures expulsent de la chaussée les vélos vulnérables, et les vélos font de même avec les piétons sur les trottoirs, ces derniers piétons se vengeant en circulant de façon anarchique où bon leur semble. Tous, voitures, vélos, piétons (sans oublier les cyclomoteurs, bien sûr) semblent convaincus que les règles communes ne sont faites que pour les autres, et chacun fait sa loi, la loi du plus fort.
Dans ces pays, une longue vie est promise aux gros 4x4, et malheur aux plus fragiles !
Cela ne suffit pas, sans doute, mais la circulation routière est la première étape d'une vraie civilisation urbaine. De très grands pays en apparence sont restés à l'état sauvage, vus sous cet angle.
La récente polémique française contre les radars et pour l'impunité accordée aux chauffards en est un désolant témoignage, où la mauvaise foi l'emporte sur les droits élémentaires.
dimanche 12 juin 2011
Qu'est-ce qu'une autruche ?
Une autruche est un animal de la famille des oiseaux, très craintif. Pourtant c'est le plus grand oiseau du monde.
Elle est capable de courir très vite au moindre danger, réel ou imaginaire, ou, mieux, elle enfonce sa tête sous le sable pour ne pas voir le danger. Ce qui s'appelle "faire l'autruche."
Défense originale et efficace, s'il en est.
Plus grande et plus forte qu'un homme, elle peut courir jusqu'à 70 km/h. Mais elle y laisse souvent des plumes, dont l'homme se fait une parure pour parader.
Ses oeufs énormes sont à la mesure de sa peur et de sa prétention.
Incapable de voler, elle est la risée des coqs et des poules qui affirment pouvoir faire mieux.
Souvent appelée "p'tite tête", son regard glauque feint l'intelligence et la filouterie.
On la dit capable d'avaler des pendules plus grosses que des couleuvres, et de prendre des vessies pour des lanternes.
Ses voisins, coyotes et hyènes, son pliés de rire à la voir défiler d'un air important, et détaler au premier mouvement.
Toute en froufrous et fanfreluches, elle est une abonnée des plus grands music halls de la planète où elle symbolise le luxe. Pourtant certains cuisiniers cuistres osent mettre sa viande à l'affiche des restaurants branchés.
Au fond, une grande bestiole ridicule qui se prend pour une vedette, plutôt sympathique, pas méchante pour un sou, pleutre, lâche, peureuse, et se dissimulant le danger au lieu de l'affronter.
Un emblème politique, en somme, que personne n'a osé encore mettre sur son drapeau.
Elle est capable de courir très vite au moindre danger, réel ou imaginaire, ou, mieux, elle enfonce sa tête sous le sable pour ne pas voir le danger. Ce qui s'appelle "faire l'autruche."
Défense originale et efficace, s'il en est.
Plus grande et plus forte qu'un homme, elle peut courir jusqu'à 70 km/h. Mais elle y laisse souvent des plumes, dont l'homme se fait une parure pour parader.
Ses oeufs énormes sont à la mesure de sa peur et de sa prétention.
Incapable de voler, elle est la risée des coqs et des poules qui affirment pouvoir faire mieux.
Souvent appelée "p'tite tête", son regard glauque feint l'intelligence et la filouterie.
On la dit capable d'avaler des pendules plus grosses que des couleuvres, et de prendre des vessies pour des lanternes.
Ses voisins, coyotes et hyènes, son pliés de rire à la voir défiler d'un air important, et détaler au premier mouvement.
Toute en froufrous et fanfreluches, elle est une abonnée des plus grands music halls de la planète où elle symbolise le luxe. Pourtant certains cuisiniers cuistres osent mettre sa viande à l'affiche des restaurants branchés.
Au fond, une grande bestiole ridicule qui se prend pour une vedette, plutôt sympathique, pas méchante pour un sou, pleutre, lâche, peureuse, et se dissimulant le danger au lieu de l'affronter.
Un emblème politique, en somme, que personne n'a osé encore mettre sur son drapeau.
Sarkozy président, Marine premier ministre
Ceci n'est pas un slogan électoral, mais un froid pronostic.
Je fais le pronostic que Marine Le Pen sera au second tour en 2012, et qu'elle deviendra ministre, voire premier ministre.
Non pour jouer à Cassandre ou à Madame Soleil, mais par simple logique.
Refuser cette probabilité, c'est jouer à l'autruche et vouloir oublier le tsunami des présidentielles de 2002 où le père Le Pen était arrivé déjà au second tour face a Chirac. Tous jouèrent les effarés, alors que c'était pleinement previsible.
C'est que les autruches veulent croire les sondages qui leur font plaisir, et méprisent les Cassandre.
Seuls sont fiables les sondages secrets des RG qu'on ne connait qu’après coup. Régulièrement les sondages publics sous-estiment le score du FN, comme on peut le vérifier régulièrement depuis vingt ans.
Quelles sont les raisons de cette conquête prévisible ?
1. La fille veut faire du FN un parti de gouvernement, alors que son père voulait le cantonner a une fonction tribunitienne.
2. La droite classique, l'UMP, ne peut plus gagner sans les voix d'extrême-droite. Ce que montre de plus en plus les élections locales où la gauche, pourtant minoritaire, rafle régulièrement la mise grâce à la division de la droite. Les élus locaux UMP ne supporteront pas longtemps de se voir subtiliser leurs sièges en raison du diktat de la direction nationale interdisant tout accord avec le FN. Cette digue va rapidement se fissurer, puis tomber, et la droite réunie avec son extrême (comme la gauche le fait depuis longtemps sans vergogne) redeviendra largement majoritaire.
3. La droite ayant reconquis la majorité locale, elle devra payer chèrement sa dette au FN à l'échelon national. La contrepartie sera une entrée au gouvernement. Comme Mitterrand l'avait fait pour les communistes en 1981. Mais alors que ce cadeau empoisonné avait fini d'étouffer le PCF, l'entree du FN au gouvernement lui donnera au contraire une légitimité et un système d'alliance qui amplifiera son succès.
Cette dynamique de victoire électorale pourra assez vite autoriser un deal simple: un président UMP contre un premier ministre FN. Marine Le Pen sait qu'elle ne peut raisonnablement viser la présidence de la Republique, mais elle aura les moyens de négocier son soutien indispensable contre le poste de chef du gouvernement, ou, au moins, des ministères stratégiques.
4. Aux autruches qui sourient avec mepris devant ce qu'ils considerent comme des élucubrations, j'ajoute qu'un tel scenario s'est déjà produit en Italie, avec une extrême droite pourtant issue du pur fascisme italien et parfaitement intégrée depuis aux plus hautes sphères de l'Etat. Et l'Italie n'est plus une exception: de plus en plus de pays européens, du nord au sud, voient une forte progression des extrêmes droites et leur association au pouvoir.
Alors, les autruches françaises vont-elles continuer a croire que le nuage de Tchernobyl s'est arrêté aux frontières de la France ?
5. Enfin, il faut ajouter la bêtise désolante d'une gauche française qui avait mis ses derniers espoirs en DSK. Comment s'etonner que l'électorat populaire se tourne vers le FN ?
Je prends les paris un an avant: Sarkozy à 27-28%, Marine Le Pen entre 20-25%.
Sarkozy confortablement réélu, et Marine en posture de premier ministrable dans un gouvernement d'union nationale face a une crise economique européenne fortement aggravée en raison de l'abandon de l'euro par l'Allemagne.
Scenario catastrophe ? Je concède que j'aimerais beaucoup me tromper...
Je fais le pronostic que Marine Le Pen sera au second tour en 2012, et qu'elle deviendra ministre, voire premier ministre.
Non pour jouer à Cassandre ou à Madame Soleil, mais par simple logique.
Refuser cette probabilité, c'est jouer à l'autruche et vouloir oublier le tsunami des présidentielles de 2002 où le père Le Pen était arrivé déjà au second tour face a Chirac. Tous jouèrent les effarés, alors que c'était pleinement previsible.
C'est que les autruches veulent croire les sondages qui leur font plaisir, et méprisent les Cassandre.
Seuls sont fiables les sondages secrets des RG qu'on ne connait qu’après coup. Régulièrement les sondages publics sous-estiment le score du FN, comme on peut le vérifier régulièrement depuis vingt ans.
Quelles sont les raisons de cette conquête prévisible ?
1. La fille veut faire du FN un parti de gouvernement, alors que son père voulait le cantonner a une fonction tribunitienne.
2. La droite classique, l'UMP, ne peut plus gagner sans les voix d'extrême-droite. Ce que montre de plus en plus les élections locales où la gauche, pourtant minoritaire, rafle régulièrement la mise grâce à la division de la droite. Les élus locaux UMP ne supporteront pas longtemps de se voir subtiliser leurs sièges en raison du diktat de la direction nationale interdisant tout accord avec le FN. Cette digue va rapidement se fissurer, puis tomber, et la droite réunie avec son extrême (comme la gauche le fait depuis longtemps sans vergogne) redeviendra largement majoritaire.
3. La droite ayant reconquis la majorité locale, elle devra payer chèrement sa dette au FN à l'échelon national. La contrepartie sera une entrée au gouvernement. Comme Mitterrand l'avait fait pour les communistes en 1981. Mais alors que ce cadeau empoisonné avait fini d'étouffer le PCF, l'entree du FN au gouvernement lui donnera au contraire une légitimité et un système d'alliance qui amplifiera son succès.
Cette dynamique de victoire électorale pourra assez vite autoriser un deal simple: un président UMP contre un premier ministre FN. Marine Le Pen sait qu'elle ne peut raisonnablement viser la présidence de la Republique, mais elle aura les moyens de négocier son soutien indispensable contre le poste de chef du gouvernement, ou, au moins, des ministères stratégiques.
4. Aux autruches qui sourient avec mepris devant ce qu'ils considerent comme des élucubrations, j'ajoute qu'un tel scenario s'est déjà produit en Italie, avec une extrême droite pourtant issue du pur fascisme italien et parfaitement intégrée depuis aux plus hautes sphères de l'Etat. Et l'Italie n'est plus une exception: de plus en plus de pays européens, du nord au sud, voient une forte progression des extrêmes droites et leur association au pouvoir.
Alors, les autruches françaises vont-elles continuer a croire que le nuage de Tchernobyl s'est arrêté aux frontières de la France ?
5. Enfin, il faut ajouter la bêtise désolante d'une gauche française qui avait mis ses derniers espoirs en DSK. Comment s'etonner que l'électorat populaire se tourne vers le FN ?
Je prends les paris un an avant: Sarkozy à 27-28%, Marine Le Pen entre 20-25%.
Sarkozy confortablement réélu, et Marine en posture de premier ministrable dans un gouvernement d'union nationale face a une crise economique européenne fortement aggravée en raison de l'abandon de l'euro par l'Allemagne.
Scenario catastrophe ? Je concède que j'aimerais beaucoup me tromper...
Le pouvoir du sexe, le sexe au pouvoir.
Les affaires se suivent et se ressemblent qui voient des hommes d'Etat compromis dans des affaires de sexe. Tous les pays, tous les âges, tous les régimes sont touchés.
Clinton et les câlineries de Monika, DSK présumé innocent de viol sur femme de ménage, Tron et les gentils massages de pied, un ancien ministre français accusé de pédophilie au Maroc, les multiples maîtresses plus ou moins cachées de nos multiples Présidents, les réseaux de call girls pour VIP, les parties fines de Berlusconi ou de Kadhafi, etc, etc.
On pourrait étendre l'aire historique, et remonter à David séduisant Bethsabée, aux multiples femmes de Salomon, au harem du Grand Turc, aux orgies de Néron, aux maîtresses de Louis XIV. On pourrait étendre l'aire géographique et montrer que ni l'ex-URSS, ni l'actuelle Russie, ni la communiste Chine, ni l'ancien chef de l'Etat d'Israël, ni les Etats islamistes intégristes, bref, que de l'Alaska à l'Argentine et de l'Afrique à l'Asie, aucun pays, aucune époque n'échappe à l'implacable loi humaine:
la libido conduit au pouvoir et le pouvoir décuple la libido.
Qui disait que le pouvoir est le plus grand aphrodisiaque ? Kissinger, je crois.
Mais avant même d'arriver au pouvoir, il faut déjà une énergie exceptionnelle pour cette conquête qui puise dans une avidité sexuelle traduite en ambition politique.
Et les femmes, alors ? D'abord, elles ne sont pas si nombreuses aux sommets du pouvoir; ensuite, regardez-y de près, et vous verrez que ces femmes d'Etat sont souvent des femmes phalliques, et qu'elles ressemblent beaucoup aux hommes, y compris pour certaines dans leur attitude de prédateur sexuel. Je ne prendrai pas le risque de donner des noms. Juste celui de la grande Catherine de Russie qui collectionnait les amants. Et qui, elle, ne s'en cachait pas.
Car entre tous ces obsédé(e)s de la chose, on peut juste distinguer les hypocrites et ceux qui ne se cachent pas; et puis les prudents et les maladroits qui se font prendre.
Faut-il en conclure que les hommes politiques sont des hommes comme les autres, plus ou moins obsédés sexuels, humains, trop humains, donc excusables ?
Non, d'abord parce qu'ils sont bien plus obsédés que la moyenne, ce qui leur donne leur force supérieure; ensuite parce que le pouvoir leur donne des moyens exceptionnels d'abuser de ce pouvoir, avec une sentiment de toute puissance et d'impunité; enfin, parce que le pouvoir devrait leur imposer plus de devoirs que de droits, et donc une retenue sexuelle encore plus grande que le commun des mortels.
Ce n'est pas là puritanisme, mais simple droit et justice ordinaire.
En attendant, la politique n'est que la continuation du mâle dominant par d'autres moyens.
A de rares exceptions, les politiques ne sont pas près de sortir de cette préhistoire marquée au signe du droit de cuissage.
Clinton et les câlineries de Monika, DSK présumé innocent de viol sur femme de ménage, Tron et les gentils massages de pied, un ancien ministre français accusé de pédophilie au Maroc, les multiples maîtresses plus ou moins cachées de nos multiples Présidents, les réseaux de call girls pour VIP, les parties fines de Berlusconi ou de Kadhafi, etc, etc.
On pourrait étendre l'aire historique, et remonter à David séduisant Bethsabée, aux multiples femmes de Salomon, au harem du Grand Turc, aux orgies de Néron, aux maîtresses de Louis XIV. On pourrait étendre l'aire géographique et montrer que ni l'ex-URSS, ni l'actuelle Russie, ni la communiste Chine, ni l'ancien chef de l'Etat d'Israël, ni les Etats islamistes intégristes, bref, que de l'Alaska à l'Argentine et de l'Afrique à l'Asie, aucun pays, aucune époque n'échappe à l'implacable loi humaine:
la libido conduit au pouvoir et le pouvoir décuple la libido.
Qui disait que le pouvoir est le plus grand aphrodisiaque ? Kissinger, je crois.
Mais avant même d'arriver au pouvoir, il faut déjà une énergie exceptionnelle pour cette conquête qui puise dans une avidité sexuelle traduite en ambition politique.
Et les femmes, alors ? D'abord, elles ne sont pas si nombreuses aux sommets du pouvoir; ensuite, regardez-y de près, et vous verrez que ces femmes d'Etat sont souvent des femmes phalliques, et qu'elles ressemblent beaucoup aux hommes, y compris pour certaines dans leur attitude de prédateur sexuel. Je ne prendrai pas le risque de donner des noms. Juste celui de la grande Catherine de Russie qui collectionnait les amants. Et qui, elle, ne s'en cachait pas.
Car entre tous ces obsédé(e)s de la chose, on peut juste distinguer les hypocrites et ceux qui ne se cachent pas; et puis les prudents et les maladroits qui se font prendre.
Faut-il en conclure que les hommes politiques sont des hommes comme les autres, plus ou moins obsédés sexuels, humains, trop humains, donc excusables ?
Non, d'abord parce qu'ils sont bien plus obsédés que la moyenne, ce qui leur donne leur force supérieure; ensuite parce que le pouvoir leur donne des moyens exceptionnels d'abuser de ce pouvoir, avec une sentiment de toute puissance et d'impunité; enfin, parce que le pouvoir devrait leur imposer plus de devoirs que de droits, et donc une retenue sexuelle encore plus grande que le commun des mortels.
Ce n'est pas là puritanisme, mais simple droit et justice ordinaire.
En attendant, la politique n'est que la continuation du mâle dominant par d'autres moyens.
A de rares exceptions, les politiques ne sont pas près de sortir de cette préhistoire marquée au signe du droit de cuissage.
lundi 6 juin 2011
Les farines animales reviennent
Au moment où l'Europe tremble devant une mystérieuse bactérie tueuse dans le nord de l'Allemagne, où tous s'arrêtent de manger salades, concombres et tomates par principe de précaution, où nous revivons comme par parodie les grandes peurs de la peste noire ou de la grippe espagnole, voilà qu'on nous annonce le retour des farines animales...
Elles avaient été interdites après l'épidémie de la "vache folle" qui avait décimé le cheptel européen et provoqué de monstrueux holocaustes de bovins. Plus jamais ça, avait-on juré !
Et puis, les revoilà, tout doucement, réintroduites pour nourrir les poissons, les poulets, les cochons. Les bovins, on n'ose pas encore, pas tout de suite.
Les "farines animales" ? Ce joli nom désigne une véritable cochonnerie: les carcasses sanguinolentes sorties de l'abattoir sont concassées et pulvérisées en une "farine" grisâtre, déversée à la pelle dans les mangeoires de nos élevages. Tout est ainsi recyclé; rien ne se perd, tout se transforme. On vous fera bientôt manger vos propres déchets. Quoi de plus écolo, non ?
Et voilà nos poulets, nos cochons, nos poissons, gentiment transformés en carnivores malgré eux. Allez donc faire un tour vers les poubelles des abattoirs pour savoir ce que vous aurez bientôt dans votre assiette.
Si cela ne vous coupe pas l’appétit...
Décidément, il sera de plus en plus vrai que "tout ce qu'on ne mange pas est bon pour la santé."
Elles avaient été interdites après l'épidémie de la "vache folle" qui avait décimé le cheptel européen et provoqué de monstrueux holocaustes de bovins. Plus jamais ça, avait-on juré !
Et puis, les revoilà, tout doucement, réintroduites pour nourrir les poissons, les poulets, les cochons. Les bovins, on n'ose pas encore, pas tout de suite.
Les "farines animales" ? Ce joli nom désigne une véritable cochonnerie: les carcasses sanguinolentes sorties de l'abattoir sont concassées et pulvérisées en une "farine" grisâtre, déversée à la pelle dans les mangeoires de nos élevages. Tout est ainsi recyclé; rien ne se perd, tout se transforme. On vous fera bientôt manger vos propres déchets. Quoi de plus écolo, non ?
Et voilà nos poulets, nos cochons, nos poissons, gentiment transformés en carnivores malgré eux. Allez donc faire un tour vers les poubelles des abattoirs pour savoir ce que vous aurez bientôt dans votre assiette.
Si cela ne vous coupe pas l’appétit...
Décidément, il sera de plus en plus vrai que "tout ce qu'on ne mange pas est bon pour la santé."
samedi 4 juin 2011
Luc Ferry: haro sur le baudet !
Le cas Ferry m'a toujours inspiré de célèbres citations: "qu'allait-il faire dans cette galère ?" a été ma réaction à son entrée au ministère de l'Education nationale.
Aujourd'hui, ses déclarations mettent en cause anonymement un ancien ministre accusé de pédophilie. Tous soupçonnent tel ou tel nom, y pensent fortement, mais se taisent prudemment. Et tous, droite et gauche confondus, de lui tomber dessus à bras raccourcis, ceux de droite pour le sommer de dénoncer le pervers sensé être de gauche, ceux de gauche pour l'accuser de diffamation gratuite et irresponsable.
Alors, me viennent à l'esprit des refrains célèbres: "Le poète a dit la vérité, il doit être exécuté." Ou "Pour vivre heureux, vivons cachés". Vous en trouverez bien d'autres encore !
Aurions-nous les mêmes réactions si Ferry était resté simple philosophe ? C'est clairement l'ancien ministre et le responsable politique qui est visé, s'autorisant lui-même de sa participation aux plus hautes autorités de l'Etat. Le simple citoyen peut dire n'importe quoi, surtout s'il est philosophe, c'est-à-dire irresponsable et original par vocation...Cela amuse la foule et la galerie, et il reste dans son rôle.
Mais qu'il se prenne pour un homme politique, il y a là une erreur et une faute impardonnable que Luc Ferry n'aurait pas dû commettre !
Depuis Platon, nous savons bien que philosophie et politique ne font pas bon ménage; et que le philosophe qui se mêle de politique le paie souvent très cher. Platon fut vendu comme esclave par le tyran de Syracuse qu'il venait "éduquer"...
Alors pourquoi Ferry, qui le sait, a succombé à la tentation ? Seul lui le sait vraiment. Je soupçonne, quant à moi, un mélange de devoir kantien et de fascination pour les lambris républicains et médiatiques.
Sur le fond, pourquoi cette incompatibilité du philosophe et du politique ?
Parce que le philosophe se préoccupe de vérité, quand le politique se soucie d'illusion, de faux semblants et de miroirs aux alouettes.
Ceci fut toujours le travers de l'ordre politique depuis le règne des orateurs et des sophistes sur la Cité grecque, jusqu'à la tyrannie contemporaine de l'image médiatique et des conseillers en communication, en passant par les ors de Versailles et les fêtes révolutionnaires...
La politique ne peut dire la vérité car elle gouverne le "gros animal" qu'est le peuple (Platon); et que le peuple veut qu'on le flatte, non qu'on l'instruise. Il veut que ses désirs soient des ordres, non qu'on l'oblige à conformer ses désirs à la dure réalité. N'en déplaise à l'optimisme des Lumières, le peuple démocratique n'est pas plus rationnel. Les démagogues règnent tout autant, voire plus que jamais. Et les rares politiciens courageux qui s'aventurent à dire la vérité ne le restent pas longtemps: ils doivent choisir entre rester politiciens ou rester courageux.
Luc Ferry devait donc s'y attendre: quand on est ministre, ou quand on l'a été, on ferme sa gueule ou on fait un autre métier !
Le résultat prévisible est cet étonnant renversement: Luc Ferry, d'accusateur, se retrouve accusé; de rapporteur d'une rumeur il en devient l'acteur principal. Et à parcourir rapidement la presse, on se demande si ce n'est pas lui, le pédophile...
Dire tout haut ce que tous pensent tout bas est une naïveté de politicien novice ou une ruse de démagogue accompli. Dans tous les cas, cela affole l'ordre harmonieux des simulacres médiatiques qui disent au peuple ce qu'il doit penser. Malheur au philosophe qui s'en mêle !
Pascal nous a pourtant appris à ne pas confondre les ordres. L'ordre politique ne relève pas de la recherche de la vérité. Le pouvoir ne repose pas sur l'honnêteté intellectuelle, et Machiavel a raison. La philosophie n'est pas la rhétorique, Platon le savait déjà. Ce qui ne l'empêcha pas lui aussi de succomber à la confusion funeste.
Éloge de l'ennui
J'ai le souvenir ancien d'une belle chronique de Gabriel Matzneff, dans le journal Le Monde, qui portait le même titre.
Matzneff y montrait que l'ennui est à l'origine des grandes oeuvres de la spiritualité humaine.
Or l'humanité en général, et notre société comme jamais, a une sainte horreur de l'ennui.
Nous courrons éperdument après les divertissements, comme le relevait Pascal. Car l'ennui a un goût de mort, et nous fuyons l'idée de la mort. L'agitation nous donne le sentiment d'être encore en vie.
Vivre, c'est s'amuser, se distraire, s'occuper, s'affairer, surtout être occupé à faire quelque chose qui nous occupe la pensée. Ne dit-on pas que l'oisiveté est mère de tous les vices ? Et rien de plus vicieux que de se mettre à penser...
Fuir l'ennui, se divertir, s'empêcher de penser à la racine des choses, voilà bien, plus que jamais, l’obsession de notre jeunesse gâtée (aux deux sens du terme). Il revient donc aux éducateurs d'imposer l'ennui et le désœuvrement à nos jeunes excités.
Forcer les jeunes à s'ennuyer devrait être le premier devoir et la première urgence d'une éducation moderne.
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